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Pandémie présente dans une cinquantaine de pays et sur les 5 continents aujourd’hui, le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) entraîne une forme de pneumopathie, plus ou moins sévère selon les cas. Mode de transmission, prévention, symptômes, test diagnostique et traitement : voici toutes les réponses à vos questions sur le virus et la maladie que provoque le CoVid-19, dans ses trois formes asymptomatiques, bénignes et sévères. Sommaire

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Coronavirus Covid-19 : symptômes, diagnostic, traitement… Tout ce qu’il faut savoir

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Pandémie présente dans une cinquantaine de pays et sur les 5 continents aujourd’hui, le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) entraîne une forme de pneumopathie, plus ou moins sévère selon les cas. Mode de transmission, prévention, symptômes, test diagnostique et traitement : voici toutes les réponses à vos questions sur le virus et la maladie que provoque le CoVid-19, dans ses trois formes asymptomatiques, bénignes et sévères. Sommaire

  1. Qu’est-ce que le nouveau coronavirus ?
  2. D’où vient-il ?
  3. Quel est le mode de transmission ?
  4. Quels sont les symptômes du coronavirus COVID-19 ?
  5. Quelle est sa contagiosité ?
  6. Comment diagnostique-t-on la maladie ?
  7. Quel est le traitement ?
  8. Quelles sont les recommandations pour prévenir l’infection ?
  9. Immunité collective : qu’est-ce que c’est ?
Coronavirus : symptômes, diagnostic et traitement

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Qu’est-ce que le nouveau coronavirus ?

Les coronavirus (surnommés CoV) sont une famille de virus plus ou moins sévères : selon le site du gouvernement, ils peuvent provoquer de simples rhumes ou des pathologies plus lourdes telles que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Aujourd’hui, on en connaît six espèces. Le nouveau coronavirus découvert en 2019 a été baptisé SARS-CoV-2 et la maladie qu’il entraîne, CoVid-19.

> Lire aussi :  Définition du coronavirus  

D’où vient-il ?

Le SARS-CoV-2 a été découvert pour la première fois au mois de décembre 2019 dans la ville chinoise de Wuhan, dans la province de Hubei. Les experts s’accordent à dire que la source de ce virus est animale : les premiers cas identifiés s’étaient en effet tous rendus au Huanan Seafood Market, un marché de poissons et de fruits de mer où étaient également vendus des animaux vivants.

Une thèse d’autant plus probable que l’épidémie de SRAS en 2002-2003 et celle de MERS en 2012 étaient respectivement associées aux civettes et aux dromadaires. Si l’animal responsable de la transmission du nouveau coronavirus à l’homme n’a à ce jour pas encore été identifié, plusieurs pistes ont été soulevées, notamment celles de la chauve-souris, du serpent et du pangolin. Malgré de nombreuses fausses rumeurs qui penchent sur une création humaine en laboratoire, de nombreux scientifiques pensent après avoir mené des travaux de recherche que ce coronavirus a une origine naturelle. 

En mars dernier, une étude publiée dans  Nature Communications souligne une grande affinité de liaison entre la protéine S (Spike), qui donne sa forme de couronne au Sars-CoV-2, et le récepteur ACE2 des cellules humaines qui permet au virus de se fixer pour les infecter. Pour les auteurs, cette affinité est le résultat de mutations et de la sélection naturelle, et non pas le fruit d’une manipulation humaine en laboratoire. 

Une étude plus récente, publiée en juin 2020, a comparé la structure de la protéine Spike du Sars-CoV-2 avec celle d’un coronavirus de chauve-souris. Ils ont remarqué qu’elles étaient très proches génétiquement, ce qui est venu renforcer l’hypothèse d’une provenance naturelle du virus et d’une origine animale. 

Quel est le mode de transmission ?

La transmission interhumaine, c’est-à-dire de personne à personne, a rapidement été confirmée. La maladie se transmet par les voies respiratoires, par les postillons (éternuements, toux). Le gouvernement explique que l’“on considère qu’un contact étroit avec une personne malade est nécessaire pour transmettre la maladie : même lieu de vie, contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou une discussion en l’absence de mesures de protection“. Une récente étude américaine a d’ailleurs montré que la parole était un vecteur probable de transmission : “la parole normale génère des gouttelettes dans l’air qui peuvent rester en suspension pendant des dizaines de minutes ou plus, et sont éminemment capables de transmettre une maladie dans un espace confiné“, écrivent les auteurs.

Aucun autre mode de transmission n’a à ce jour été identifié. Il est donc peu probable que la maladie se transmette par l’eau, ou encore par les colis en provenance de Chine, comme le craignaient certaines personnes.

Les animaux de compagnie peuvent-ils attraper ou transmettre le coronavirus ?

A Hong Kong, les autorités ont annoncé le 28 février le premier cas de chien testé positif au coronavirus. C’est sa maîtresse qui l’aurait contaminé. Toutefois, il ne présente aucun symptôme (cas asymptomatique). A l’inverse, il n’existe actuellement aucune preuve de contamination de l’homme par des animaux domestiques.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un rapport le 11 mars dans lequel elle confirme qu’ “il n’existe aucune preuve que les animaux de compagnie jouent un rôle dans la propagation du virus SARS-CoV-2 à l’origine de cette maladie“. Elle précise que “si le génome du virus a été détecté dans les cavités nasales et orales d’un chien au contact d’un patient infecté à Hong Kong, la détection du génome n’est pas une preuve suffisante pour conclure à une infection de l’animal.  Une contamination passive n’est pas à exclure, notamment du fait de la survie possible du virus sur une muqueuse humide sans nécessairement s’y répliquer“. 

> Lire aussi : Absence de contamination du coronavirus entre l’homme et les animaux domestiques     

Peut-il être transmis via les aliments ?

L’Anses explique également dans son rapport qu’une “éventuelle transmission par un aliment implique nécessairement la contamination de cet aliment par un malade ou une personne infectée par le virus, lors de sa manipulation ou de la préparation du repas“. D’où l’importance de suivre les bonnes pratiques d’hygiène et de cuisson : ce virus étant “sensible aux températures de cuisson“, “un traitement thermique à 63°C pendant 4 min permet de diviser par 10 000 la contamination d’un produit alimentaire“.

Quels sont les symptômes du coronavirus COVID-19 ?

La société américaine Web MD, qui fournit des informations de santé, a repris une analyse de l’Organisation Mondiale de la Santé. Celle-ci a été menée auprès de 55 924 cas confirmés en Chine, pour en savoir plus sur le virus et ses symptômes. Voici les signes les plus fréquents et le pourcentage de personnes qui en ont souffert, d’après l’étude : 

  • Fièvre : 88% ; 
  • Toux sèche : 68% ; 
  • Fatigue: 38% ;
  • Expectorations ou flegme épais des poumons: 33% ;
  • Essoufflement: 19% ; 
  • Douleurs osseuses ou articulaires: 15% ;
  • Maux de gorge: 14% ;
  • Maux de tête: 14% ;
  • Frissons: 11% ;
  • Nausées ou vomissements: 5% ;
  • Nez bouché: 5% ;
  • Diarrhée: 4% ;
  • Toux de sang: 1% ;
  • Yeux gonflés: 1%.

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Une perte de goût et de l’odorat possible

Par ailleurs, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a expliqué dans un point presse donné le 20 mars que le conseil professionnel des spécialistes d’oto-rhino-laryngologie (ORL) observait chez les personnes atteintes de CoVid-19 une “recrudescence des cas d’anosmie brutale, qui correspond à la disparition brutale de l’odorat, sans obstruction du nez, sans écoulement et qui peut donc survenir de façon isolée“. Cette perte d’odorat peut en revanche s’accompagner d’une perte de goût (agueusie), “surtout chez les sujets les plus jeunes“, souligne un tweet du ministère de la Santé. Bien qu’il s’agisse de symptômes rares, ce dernier invite les personnes en souffrant à demander un avis médical par téléphone “pour savoir si oui ou non un traitement spécifique est nécessaire“.

L’urticaire, un signe peu connu

Dans un communiqué paru le 6 avril, le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV) alerte sur les  manifestations cutanées du CoVid-19 : “Un groupe WhatsApp de plus de 400 dermatologues (libéraux et hospitalo-universitaires), organisé par le SNDV, a mis en évidence des lésions cutanées, associées ou non à des signes de Covid. Il s’agit d’acrosyndromes (aspect de pseudo-engelures des extrémités), apparition subite de rougeurs persistantes parfois douloureuses, et des lésions d’urticaire passagères. 

Interrogé sur la question par Doctissimo, le docteur Gérald Kierzek, médecin urgentiste et auteur du livre  “Coronavirus : comment se protéger ?”, précise que cette urticaire, qui peut être localisée notamment sur le visage ou généralisée, n’est pas forcément un signe de gravité.

En revanche, les acrosyndromes doivent être plus alarmants. Ils seraient associés à des inflammations des parois des vaisseaux sanguins ( vascularites), elles-mêmes liées à “la charge inflammatoire du virus”, se manifestant par “des petites lésions rouges parfois douloureuses, comme des engelures, sur les doigts ou même par des dyshidroses, une forme d’eczéma, sur les extrémités, précise le Dr  Kierzek. Les scientifiques se posent la question de savoir si ces manifestations sont liées à la gravité de la maladie ou non, certains considérant qu’il s’agit d’un premier symptôme de choc infectieux. 

Dans tous les cas, “il est important pour les patients qui ont des problèmes cutanés de ce type, de consulter un dermatologue (téléconsultation ou autre), afin de s’assurer que celles-ci sont associées à un syndrome Covid+, explique le SNDV. Nous alertons la population et le corps médical afin de dépister le plus vite possible ces patients potentiellement contagieux (sans forcément de signes de difficultés respiratoires). 

Coronavirus ou grippe : la différence

Les symptômes du CoVid-19 sont d’autant plus difficiles à repérer qu’ils ressemblent à  ceux de la grippe mais sont moins spécifiques. Si la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires, la fatigue et les éternuements sont communs pour la grippe, pour le coronavirus, la fièvre est souvent présente mais les autres signes peuvent varier d’un patient à l’autre. Pour le COVID-19, des difficultés respiratoires peuvent survenir en cas d’infections graves, alors que ces complications sont rares pour la grippe. 

Une forme légère dans 80% des cas

Les formes les plus sévères d’infection au nouveau coronavirus peuvent se traduire par une  détresse respiratoire aiguë, une  insuffisance rénale aiguë ou encore une défaillance multi-viscérale potentiellement fatale. Dans le document de l’OMS, on apprend qu’environ 80% des patients confirmés on eu une maladie légère à modérée, 13,8% des complications et 6,1% étaient dans un état critique. 

“Les personnes atteintes de COVID-19 développent généralement des symptômes comme des troubles respiratoires légers et de la fièvre en moyenne 5 à 6 jours après avoir été exposé au virus”, indique l’OMS dans son document. Certains tombent malades un jour après l’exposition, quand d’autres développent les premiers signes deux semaines après. Les autorités chinoises ont néanmoins rapporté le cas d’un septuagénaire ayant développé les symptômes 27 jours après la contamination.

Par ailleurs, une récente étude chinoise affirme que les mutations subies par le virus ont entraîné le développement de deux souches distinctes : la souche S (celle d’origine et qui représente 30% des cas) et la souche L, plus agressive et représentant 70% des cas. Celle-ci pourrait être à l’origine des myocardites observées par les médecins chez les personnes infectées en Iran, troisième foyer de l’épidémie après la Chine et la Corée du Sud.

> Lire aussi : Que faire en cas de symptômes de Coronavirus ? 

Quelle est sa contagiosité ?

Une  étude chinoise publiée dans The Lancet a montré que la durée moyenne de l’excrétion virale, définie comme l’expulsion des particules virales du corps, était de 20 jours chez des personnes considérées comme guéries de l’infection à CoVid-19, c’est-à-dire ne présentant plus de symptômes. Chez les 54 personnes décédées étudiées, le virus était détectable du début de la maladie jusqu’à leur mort.

Néanmoins, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré le 3 mars 2020 qu’il est peu probable que les porteurs du virus asymptomatiques soient très contagieux : “Avec la grippe, les personnes infectées mais asymptomatiques sont des moteurs de transmission importants, ce qui ne semble pas être le cas avec le CoVid-19. Des données chinoises montrent que seulement 1 % des cas rapportés sont  asymptomatiques, et la plupart des cas développent des symptômes dans les deux jours suivant l’infection“.

Dernièrement, une étude menée par le Centre national des maladies infectieuses de Singapour (NCID) affirme que la plupart des patients atteints du CoVid-19 ne sont plus contagieux après 11 jours, même s’ils sont toujours testés positifs. Exception faite des patients immunodéprimés (sous chimiothérapie ou traitement immunosuppresseur, ou ceux ayant une maladie auto-immune), chez qui le virus serait viable plus longtemps.

Qui sont les personnes à risque ?

Le Haut Comité de Santé Publique a identifié les personnes à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 :

  • Les personnes âgées de 70 ans et plus (même si les patients entre 50 ans et 70 ans doivent être surveillés de façon plus rapprochée) ;
  • Les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
  • Les malades atteints de cirrhose au stade B au moins ;
  • Les patients aux antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée, ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
  • Les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur pathologie  (Voir diabète et coronavirus)  ;
  • Les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;
  • Les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée 
  • Les personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise :
    • médicamenteuses : chimiothérapie anti cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive,
    • infection à VIH non contrôlé avec des CD4 <200/mn³,
    • consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souche hématopoïétiques,
    • atteint d’hémopathie maligne en cours de traitement,
    • présentant un cancer métastasé,
  • Les malades de cirrhose au stade B au moins ;
  • Les femmes enceintes par analogie avec les séries publiées sur le MERS-CoV et le SRAS en dépit d’une petite série de 18 cas d’infections à SARS-CoV-2 ne montrant pas de sur-risque ni pour la mère ni pour l’enfant ;
  • Les personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 40kg/m² : par analogie avec la grippe A(H1N1).

Par ailleurs, les fumeurs infectés auraient un risque de décès accru de 133% par rapport à un non-fumeur, selon  l’Alliance contre le tabac.

> Lire aussi : Coronavirus : quelles sont les personnes à risques et celles les plus touchées ?   

Comment diagnostique-t-on la maladie ?

En cas de suspicion d’infection au coronavirus, les personnes sont invitées à appeler leur médecin traitant, un médecin par téléconsultation ou à appeler le 15 seulement en cas de difficultés respiratoires ou de malaise, mais de ne surtout pas se déplacer.

Le test diagnostique du coronavirus est soumis à prescription médicale. Réalisé dans un hôpital ou un laboratoire de ville, il consiste en unprélèvement nasopharyngé dans la partie haute du nez à l’aide d’un long coton-tige. La mise en place du test permet de savoir si la substance prélevée est chargée en virus ou non. Le patient reçoit les résultats sous 24 à 48 heures. En cas de test positif, le patient reste à son domicile et appelle le 15 s’il éprouve des difficultés respiratoires.  

Le site  maladiecoronavirus.fr peut être utile pour identifier les symptômes et connaître la marche à suivre. Cet algorithme, co-développé par l’Institut Pasteur et l’AP-HP et validé par le ministère de la Santé, permet d’orienter les personnes pensant avoir été exposées au CoVid-19. Un test gratuit reposant sur 23 questions passe en revue les différents symptômes de l’infection. En fonction de ses réponses, l’internaute sera conseillé sur la conduite à adopter : appeler le 15, programmer une téléconsultation ou simplement rester vigilant. 

Le gouvernement vient par ailleurs de mettre en place un  questionnaire d’orientation médicale similaire. “Ce questionnaire a uniquement pour objectif de vous orienter en fonction de votre état de santé et des symptômes que vous déclarez. L’avis qu’il fournit n’a pas de valeur médicale“, est-il précisé.

Quel est le traitement ?

A ce jour, il n’existe aucun  traitement spécifique contre le CoVid-19. Le traitement des cas n’est que symptomatique (traitement de la fièvre, des congestions ou des douleurs éventuelles). Le gouvernement explique que “plusieurs traitements sont en cours d’évaluation en France, en lien avec l’OMS [Organisation mondiale de la santé, NDLR] pour être utilisés contre le Coronavirus CoVid-19”. Des dizaines de molécules antivirales déjà existantes, telles que la chloroquine contre le paludisme, le lopinavir et le ritonavir contre le VIH et la ribavirine contre l’hépatite C, sont à l’essai. Selon une étude, le lopinavir et l’arbidol, utilisé en Russie et en Chine contre la grippe, semblent montrer des résultats particulièrement satisfaisants.

Plusieurs équipes de chercheurs à travers le monde se penchent actuellement sur l’élaboration d’un vaccin. En France, c’est l’Institut Pasteur qui travaille dessus. Mais “tous ces essais cliniques prennent beaucoup de temps, a expliqué Christophe d’Enfert, directeur scientifique de l’institut lors d’une conférence de presse donnée le vendredi 31 janvier. Nous espérons le mettre à disposition d’ici 20 mois“.

Il convient toutefois de préciser que le taux de mortalité de l’infection au nouveau coronavirus reste faible (entre 2 et 3 %) et que parmi les plus de 178 000 cas confirmés en France, près de 59 000 sont considérés comme guéris.

Quelles sont les recommandations pour prévenir l’infection ?

Le gouvernement a émis des consignes sanitaires afin de prévenir l’infection à CoVid-19. Celles-ci sont valables pour tous les autres types d’infection respiratoire :

  • Se laver les mains régulièrement ;
  • Tousser ou éternuer dans son coude ;
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique ;
  • Porter un masque quand on est malade ou quand on s’occupe d’une personne présumée infectée, le masque n’étant “pas la bonne réponse pour le grand public car il ne peut être porté en permanence et surtout n’a pas d’indication sans contact rapproché et prolongé avec un malade“.

Les personnes ayant été en contact avec un cas avéré, elles, doivent pendant les 14 jours suivant :

  • Surveiller leur température 2 fois par jour ;
  • Surveiller l’apparition de symptômes d’infection respiratoire (toux, difficultés à respirer…) ;
  • Porter un masque chirurgical lorsqu’elles sont en face d’une autre personne et lorsqu’elles doivent sortir ;
  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser une solution hydroalcoolique ;
  • Eviter tout contact avec les personnes fragiles (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…) ;
  • Eviter de fréquenter des lieux où se trouvent des personnes fragiles (hôpitaux, maternités, structures d’hébergement pour personnes âgées…) ;
  • Éviter toute sortie non indispensable (grands rassemblements, restaurants, cinéma…) ;
  • Travailleurs/étudiants : dans la mesure du possible, privilégier le télétravail et éviter les contacts proches (réunions, ascenseurs, cantine…) ;
  • Les enfants, collégiens, lycéens ne doivent pas être envoyés à la crèche, à l’école, au collège ou au lycée, compte tenu de la difficulté à porter un masque toute la journée.

Dois-je porter un masque même si je ne suis pas malade ?

Le gouvernement affirmait jusque-là que le port du masque était inutile pour le grand public et n’était donc recommandé que pour les personnes malades ou en contact avec une personne infectée. Mais il semblerait que le problème ne soit pas tant son inefficacité sur cette population, mais plutôt son manque de disponibilité : “Si vous portez un masque alors que vous n’êtes pas malade ou que vous ne vous occupez pas de quelqu’un qui est malade, c’est du gaspillage, affirme en effet l’OMS. Comme il y a une pénurie mondiale de masques, l’OMS conseille de les utiliser avec parcimonie.

Mais le discours officiel semble changer. Interviewé par le média Brut samedi 4 avril, le ministre de la Santé Olivier Véran a expliqué : “On doit être capable de produire des masques pour des personnes qui ne sont pas des soignants, qui sont des personnes en deuxième ligne, qui vont être contact avec le public, voire demain de proposer à tout le monde de porter une protection“.

Dans un communiqué du 5 avril, l’Académie nationale de médecine recommande elle de son côté que “la sortie de confinement soit accompagnée du maintien des mesures barrières sanitaires (lavage des mains, gel hydro-alcoolique…), mais aussi de leur renforcement par le port obligatoire d’un masque grand public anti-projection, fût-il de fabrication artisanale, dans l’espace public. Cette dernière obligation serait la marque que la sortie du confinement n’est pas encore un retour à la vie normale et elle devrait être maintenue jusqu’à l’arrêt de la transmission du virus (absence de nouveaux cas dans les 14 derniers jours).

Depuis le 11 mai, le port du masque est obligatoire dans les transports en commun, à bord des VTC et taxis qui ne disposent pas de vitre de protection, mais également pour les enseignants et professionnels de la petite enfance, les salariés lorsque la distanciation physique n’est pas possible, les élèves scolarisés au lycée, et les collégiens “si les mesures barrières ne peuvent pas être respectées“. Dans les magasins, les commerçants peuvent refuser l’accès à des clients s’ils ne portent pas de masque. Et les maires peuvent choisir de rendre obligatoire le port de celui-ci dans leur commune. 

> Lire aussi : Quels sont les “gestes barrière” et les moyens de prévention efficaces contre le coronavirus ?   

Immunité collective : qu’est-ce que c’est ?

Alors que plusieurs pays comme la France, la Chine ou encore l’Italie ont adopté des mesures de confinement strictes pour enrayer l’épidémie de CoVid-19, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont compté initialement sur le principe d’immunité collective. Aussi appelée immunité de troupeau ou immunité de groupe, elle correspond à l’enrayement de la propagation d’une maladie contagieuse par le simple fait qu’une certaine partie de la population y soit immunisée, par exemple grâce à la vaccination ou le développement d’anticorps après une première contamination. Les pays sont ensuite revenus sur leur décision pour confiner leur population.÷

Le vaccin contre le coronavirus n’étant pas prévu pour tout de suite, le Premier ministre Boris Johnson, qui a estimé impossible le fait “d’éviter que tout le monde attrape le virus“, mise alors sur la deuxième option qui est de laisser le virus se propager. Interviewé par Franceinfo, Alexandre Bleibtreu, médecin infectiologue au service de maladies infectieuses de la Pitié Salpêtrière, explique que “la stratégie adoptée par le Royaume-Uni n’est pas du tout aberrante. Mais elle ne sera efficace que lorsqu’au moins plus de 85% de la population sera immunisée. En dessous de ce seuil, on observera la résurgence de foyers infectieux.

Mais certains médecins et scientifiques sont perplexes quant à l’efficacité de cette stratégie. D’abord, parce qu’en attendant d’atteindre le seuil d’immunité collective, le nombre de décès risque d’être très élevé, ce dont Boris Johnson a expliqué avoir conscience. Ensuite, parce que l’immunité au CoVid-19 serait limitée à quelques semaines ou mois, ce qui signifie qu’une personne pourrait facilement recontracter la maladie les années suivantes, comme c’est le cas pour la grippe.

Et selon une étude menée par des chercheurs français, moins de 5% (4,4% exactement) des Français ont été infectés par le CoVid-19. “Il faudrait qu’environ 65% de la population soit immunisée pour que l’épidémie soit contrôlée par l’immunité seuleNos résultats suggèrent donc fortement que, sans vaccin, l’immunité de groupe seule sera insuffisante pour éviter une deuxième vague à la fin du confinement. Des mesures de contrôle efficaces permettant de limiter le risque de transmission doivent être maintenues au-delà du 11 mai pour éviter un rebond de l’épidémie.

Ecrit par:

Morgane Garnier

Journaliste

Créé le 03 juin 2020

Sources :

  • Portail du gouvernement sur le coronavirus CoVid-19. ( accessible en ligne)
  • Guide de préparation au risque épidémique CoVid-19. Ministère de la Santé. 20 février 2020. ( accessible en ligne)
  • “Covid-19 : le rôle potentiel des animaux domestiques et des aliments dans la transmission du virus”. Anses. 11 mars 2020. ( accessible en ligne)
  • “Coronavirus : qui sont les personnes fragiles ?”. Ministère de la Santé. ( accessible en ligne)
  • Report of the WHO-China Joint Mission on Coronavirus Disease 2019 (COVID-19), OMS ( accessible en ligne)
  • Know the Symptoms of COVID-19, WebMD ( accessible en ligne)

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